L’heure des fées
Mes songes perdus furent retrouvés lorsque ma fille posa un doigt sur mes lèvres : "chuuut maman, il faut dormir, c’est l’heure des fées". Le soleil déclinait dans le ciel et, entre chien et loup, elle glissa sa petite main dans la mienne pour danser. Danser sept fois autour de l’arbre. Le cercle tracé à la baguette de coudrier, le vent balayait les derniers lambeaux de lumière. Il était temps de se laisser emporter par le sommeil, installées entre les racines et d’attendre l’arrivée des étoiles.
Blotties l’une contre l’autre, paisibles, nos yeux se fermaient doucement. Lorsque nous les ouvrîmes, elles étaient là, minuscules êtres éthérés et scintillants. Elles nous faisaient cadeau de leur ballet nocturne. Nous même n’avions plus rien d’humain. Déjà la magie avait dessillé nôtre regard, effilé nos oreilles et nous percevions le chant empreint de mélancolie de ces créatures de l’ Autre Monde.
Combien de temps sommes nous restées là, à oublier tout le reste ? L’enfant n’était plus seule, j’étais comme elle, ma petite fille. L’univers n’avait aucun secret pour nous. La peur et le doute n’étaient pas, nous n’en avions guère souvenir. Ne subsistait plus qu’un incommensurable amour.
" - Maman, maman, réveille toi ... je t’aime
- je t’aime aussi ma chérie ... merci ...".
03/09/11 par