Carpe diem

Accueil du site > Blog > Carpe diem
JPEG - 2.1 Mo

Cette photo fut prise au Faouët ( Morbihan ). Il s’agit d’un détail de la tombe de Claude René Bellanger (1768-1845), figure locale, officier de la Révolution et de l’Empire et maire du Faouët de 1830 à 1835.

Proche de la maison du gardien et du beffroi de la chapelle Sainte Barbe, un enclos abrite la tombe de ce soldat de l’an II, parti volontairement le premier octobre 1791 comme lieutenant de Premier bataillon du Morbihan pour « aller combattre pour la liberté et l’indépendance de sa patrie ». Blessé trois fois sur le champ de bataille durant son service, il revient dans ses foyers vingt-trois ans plus tard, le 22 décembre 1814, à 45 ans. Chef de bataillon en retraite, honoré de la Légion d’honneur, d’une robuste constitution, il vivra trente années au milieu des siens et parmi ses concitoyens qui ne cessent de lui vouer une admiration sans faille pour ses faits d’armes.

En 1830, à l’issue des Trois glorieuses, la hardiesse de ses idées libérales, dont il ne fait pas mystère, le fait nommer maire de la commune du Faouët. L’excellente gestion des affaires de la cité lui vaudra la sympathie unanime de ses concitoyens qui décideront, après sa mort, de donner son nom à la place située entre la mairie et les halles.

Le 20 août 1841 il acquiert une parcelle de terre sur le plateau de la colline Sainte-Barbe près du campanile qui abrite les cloches de la chapelle et s’y fait construire un tombeau. Il rédige son testament où il précise des détails du déroulement de ses obsèques futures.

Il meurt le 8 avril 1845, à 76 ans. Ses funérailles se déroulèrent comme il l’avait souhaité dans son testament stipulant alors :" Au nom de l’Être inconnu (’), je veux et entends que ma dépouille mortelle soit transportée sur la montagne Sainte-Barbe et soit déposée, sans cérémonial et sans autre cortège que celui du maire, de la garde nationale et de mes amis, dans le tombeau que j’y ai fait préparer ". Conformément au cérémonial prévu, son cercueil fût porté par six gardes nationaux jusqu’à son tombeau. Celui-ci, entouré d’une grille en fer forgé, est situé dans un petit enclos. La dalle supérieure est constituée d’une seule très belle pierre d’ardoise des carrières de Gourin.

Pour marquer mon passage et saluer la mémoire d’un homme pris dans les tourmentes de son siècle, j’ai déposé une fleur sur cette tombe quasi oubliée, vide de tout ornement. J’ai laissé sur l’une de ces gravures typiques de certaines tombes et ossuaires bretons représentant l’Ankou, l’ouvrier de la mort, l’entité psychopompe, une jonquille, de ces premières fleurs à éclore quand revient le printemps. Comme symbole du renouveau mais aussi parce qu’en contemplant cette tombe, je me suis souvenue des derniers vers du poème " Quand vous serez bien vieille … " issu des sonnets pour Hélène de Pierre de Ronsard :

" ...

Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain :

Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie. "

CARPE DIEM !

( sources : http://napoleon-monuments.eu/ACMN/B... http://fr.topic-topos.com/bellanger )